6 OCTOBRE 9H30 I L'ANCIENNE BOURSE DU TRAVAIL
TEXTE CURATORIAL :
Le monde se donne à travers la profusion des sens. La sensation de soi est immédiatement et continuellement une sensation des choses. L’individu prends corps dans son environnement avec les autres, et constituent ensemble les conséquences des choses et les subissent aussi. Le monde est l’émanation de ce corps qui le traduit en permanence et qui est d’emblée une pensée, une manière d’exister, d’agir et de subir au sein d’un environnement qui se voit bâti par les nuances propres de ce corps. Ce dernier définit les singularités sociales et culturelles de son milieu et constitue à la fois celui qui décide de son devenir et celui qui subit ce devenir.
Le corps devient ainsi une allégorie du social : un moyen privilégié d’observer le changement des pratiques et des rapports d’une société donnée. Les différentes façons de concevoir et de percevoir le corps révèlent les divers processus de naturalisation et de résistance que les individus tissent avec la réalité sociale. Il semble indéniable que la symbolique du corps participe à l’établissement de l’univers matériel et de sa division. Plus les choix corporels diffèrent, plus les sociétés se divisent et en crée d’autres. Étant donné que le corps est conçu au singulier, l’égoïsme ou l’individualisme est sans aucun doute un de ses caractères les plus incontestables. Et plus le corps se reproduit, plus son impact se multiplie, et s’amplifie à travers le temps. La réalisation de ses désirs se constate par son vécu immédiat et interprète en quelque sorte sa vision future.
Cette exposition vise à mettre à la barre le corps en tant que témoin de ses actes sur l’histoire et de le montrer à travers différentes perspectives ; environnementales, sociales, politiques mais aussi culturelles. Ces images de corps, sont la preuve même que ce dernier est témoin de l’environnement dans lequel il vit et qu’il n’est pas toujours nécessaire de décrire l’image pour positionner ces corps qui se sont construit une identité spatiotemporelle. De l’artistique au documentaire, cette exposition vise à nous prendre conscience de la dualité que le corps crée, entre la conséquence des actes et les actes des conséquences.
Olfa Feki
ARTISTES :
PEP BONET, ANNA GONDEK, HAYTHEM ZAKARIA, MOUNA KARRAY, PHILIPPE DEDOUIT, EDOUARD ELIAS, OLIVIER SÉVÈRE, MOUS LEMRABET, STEPHAN GLADIEU, HASSAN OUAZZANI & AUDE OSNOWYCZ & HÉLA AMMAR
SOUS LE COMMISSARIAT DE OLFA FEKI :
Olfa Feki est née en Tunisie où elle a poursuivi ses études d'architecture. Grâce à sa formation académique, elle s’ouvre sur le monde de l'art et découvre une passion pour les arts visuels et plus particulièrement pour la photographie. Pendant le Printemps arabe où la photographie est devenue une arme de la liberté, Olfa est passée à une échelle internationale en collaborant avec des institutions et des agences telles que: World Press Photo, l'agence Magnum, l'agence NOOR, etc. pour contribuer à l'établissement de la nouvelle génération de photojournalistes des rives nord-africaines. Après avoir fondé le premier centre d'art visuel en Tunisie, elle a décidé de s'installer en Egypte pour poursuivre sa carrière de curatrice.
Elle a contribué au redressement de la biennale du Caire en assurant la direction artistique de " Something Else 2015 ", une édition dirigée par Simon Njami. Son aventure curatoriale l'a amenée à voyager à travers le monde en assurant le commissariat de différentes expositions et biennales telles que World Nomads New York 2013, Dak'art 2014, Bamako Encounters 2017, la deuxième édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain à l’IMA Paris et La MEP 2017.
Après avoir fait un détour par l'agence NOOR images à Amsterdam en 2016, elle retourne dans son pays pour fonder le premier festival d'art visuel ; #kerkennah01 en 2018. Elle est actuellement basée à Malte pour y découvrir la scène locale et créer de nouvelles connexions et collaborations. En 2021 elle a été nommée comme l'un des commissaires de Jaou Photo 2021.
