À L’ÉPREUVE DU MAL

7 OCTOBRE 17H30 I CENTRAL TUNIS - LE 42

 

TEXTE CURATORIAL :

À l’épreuve du mal Pourquoi nous intéressons-nous aux défis que nous pose le changement climatique ? Surtout aujourd’hui, alors que l’humanité est confrontée à plusieurs questions pressantes allant des pénuries alimentaires jusqu’aux guerres modernes. C’est en raison du fait que le changement climatique qui était un phénomène principalement physique est devenu un problème relevant à la fois des domaines du social, de l’éthique, de la culture, et de la communication. En outre, quelle que soit la manière dont on l’envisage, le changement climatique est au cœur, si ce n’est à l’origine, de plusieurs questions alarmantes. Malheureusement, l’égoïsme des hommes a toujours eu raison de l’intérêt général. C’est aussi en rapport avec la manière dont on rend compte du phénomène en matière de communication. Il a été prouvé que les scientifiques ont utilisé un langage scientifique car cette question est souvent compliquée et le public l’interprète à partir de ses connaissances générales. Ce qui donne lieu à des contresens. Cette discussion devient alors multidimensionnelle, étant donné le grand nombre de parties prenantes, et la pluralité des voix et des opinions. Les étiquettes peuvent jouer un rôle important dans la formation des opinions, car elles participent activement à la construction des perceptions et de la réalité. Alors que la majorité des gens du nord ont tendance à lier le sud de la planète à un climat chaud de vacances permanentes, la plupart des gens du sud croient qu’ils sont seuls à subir les changements de température. Le but de la présente exposition est de regarder au-delà de votre milieu environnant, de prendre le temps de regarder ce qui se passe de l’autre côté et de se rendre compte que nous sommes tous confrontés aux mêmes défis. Tandis que l’Arctique se réchauffe plus vite que la planète en moyenne, il en résulte une perte continue de glace marine, la fonte des glaciers et celle de la calotte glacière du Groenland. Cela ne menace pas que le pôle nord, mais également les continents et pays alentours. Cela impose un changement de style de vie à des petites communautés nomades dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler, mais qui sont là-bas depuis des dizaines d’années. Elles en sont affectées à présent et leur plus grande tragédie c’est qu’elles n’ont pas les moyens nécessaires pour s’adapter à ces changements. Cela affecte également la vie sauvage, depuis les grandes baleines jusqu’au minuscule plancton, et bien entendu les ours polaires. Les générations à venir n’auront peu être pas la chance de les voir. De l’autre côté de la planète, et à une plus petite échelle, le changement climatique menace des petites villes dans le sud de la Tunisie. Le sable, en raison de tempêtes continues, couvre la région et rend la vie des villageois pauvres insupportable. Encore une fois, cela affecte une classe pauvre qui n’a pas les moyens de combattre le phénomène ou de s’y adapter. Il a été prouvé que le réchauffement planétaire va intensifier les tempêtes de sable en Méditerranée et dans l’Atlantique. Des enregistrements à très haute résolution montrant des tempêtes de sable plus fortes dans le Sahara ne donnent qu’un aperçu de ce que nous réserve l’avenir. En fin de compte, ces tempêtes affecteront les glaciers également, si ce n’est pas déjà le cas. Nous nous devons d’assumer la responsabilité du changement climatique à l’échelle mondiale. Nous pourrions croire que nos actions sont trop réduites pour qu’il en résulte un changement, mais nous ne sommes pas à même de prendre la mesure des méfaits potentiels des actes individuels, alors que les causes sont multiples et les effets ne semblent pas être directs. Le sens de la responsabilité morale individuelle doit être le souci de toutes les sociétés. Les besoins nécessaires de notre corps autant que ceux qui sont inutiles devraient être revus et un comportement responsable doit être mis en œuvre et enseigné à plus grande échelle. Je n’ai pas pu trouver de meilleur moyen d’exposer cette (ces) question(s) que le regard extraordinaire de trois grands photographes de deux agences très connues. Il me plaît de croire que l’art est aussi là pour changer la conscience générale

Olfa Feki

ARTISTES : 

YURI KOZYREV, KADIR VAN LOHUISEN & ZIED BEN ROMDHANE

 

SOUS LE COMMISSARIAT DE OLFA FEKI :

Olfa Feki est née en Tunisie où elle a poursuivi ses études d'architecture. Grâce à sa formation académique, elle s’ouvre sur le monde de l'art et découvre une passion pour les arts visuels et plus particulièrement pour la photographie. Pendant le Printemps arabe où la photographie est devenue une arme de la liberté, Olfa est passée à une échelle internationale en collaborant avec des institutions et des agences telles que: World Press Photo, l'agence Magnum, l'agence NOOR, etc. pour contribuer à l'établissement de la nouvelle génération de photojournalistes des rives nord-africaines. Après avoir fondé le premier centre d'art visuel en Tunisie, elle a décidé de s'installer en Egypte pour poursuivre sa carrière de curatrice.

Elle a contribué au redressement de la biennale du Caire en assurant la direction artistique de " Something Else 2015 ", une édition dirigée par Simon Njami. Son aventure curatoriale l'a amenée à voyager à travers le monde en assurant le commissariat de différentes expositions et biennales telles que World Nomads New York 2013, Dak'art 2014, Bamako Encounters 2017, la deuxième édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain à l’IMA Paris et La MEP 2017.

Après avoir fait un détour par l'agence NOOR images à Amsterdam en 2016, elle retourne dans son pays pour fonder le premier festival d'art visuel ; #kerkennah01 en 2018. Elle est actuellement basée à Malte pour y découvrir la scène locale et créer de nouvelles connexions et collaborations. En 2021 elle a été nommée comme l'un des commissaires de Jaou Photo 2021.

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